alban

Mag vidéo sur la musique libre

Une bonne initiative à saluer ( et à regarder surtout), sous la caméra de Domnukem,  "L'émission du libre", saison 2 épisode 2, petit guide intéractif avec recos à l'appui sur l'univers du libre. C'est régulièrement diffusé sur le jamzine. Enjoy !

podcast de Chryde

Le 22 Juillet, Chryde de la blogotheque était podcasté chez Loic Le Meur, ça dure 45 minute (je l'ai écouté deux fois en entier, tellement j'ai aprécié), et c'est plein d'enseignements. Voici les principaux éléments à retenir :

Chryde est donc revenu sur son expérience d'audioblogger, et les contacts qu'il noue avec les maisons de disque. Il nous apprend que EMI lance beaucoup d'initiatives sur le sujet des communautés, avec la recherche de "community manager" et les concerts à emporter. Cela fait écho à l'interview de Rupert Murdoch (PDG de Fox qui a racheté myspace) qui explique que myspace est un "média" à part entière, et que les maisons de disque (indé ou majors) contactent quasi systématiquement les artistes qui ont les plus grosses statistiques de streaming de leurs morceaux sur myspace (et la meilleure note également). On le savait déjà, mais là, c'est le PDG de Fox qui le dit...

Pour en revenir à Chryde, il cite bcp de groupes qui ont marché grâce au net (buzz, communauté, audioblog), exemple :

http://www.clapyourhandssayyeah.com
http://www.myspace.com/lilymusic
http://www.arcadefire.com
http://myspace.com/therapture
+ les fiery  furnaces
+ The spinto band
+ Beirut
Je rajoute Artic Monkeys et El Koala, et hawthorne height, et Sandy thom

En parallèle, Chryde évoque plein de MP3 blogs, qui sont de vrais dénicheurs de talents, et lanceurs de tendance... :
 
http://gorillavsbear.net/
http://www.saidthegramophone.com/
http://www.youaintnopicasso.com/
http://www.stereogum.com/
http://www.brooklynvegan.com/
http://www.pop77.com/blog/
+ en France, je ne jure que par le Jam de Dav :)

Voilà un peu d'information donc sur ce qui s'invente dans l'ecosystème de la musique en ligne: de véritables réseaux spontanés de découverte de talents s'organisent, à partir de la masse de contenus autoproduits disponibles sur la toile. Le vide un peu laissé par les acteurs institutionnels dans ce domaine là (défrichage, découverte), se comble de manière spontanée...

Merci à Bastien pour une partie des liens.

Les Bubblies, Residents, Elisa Tovati et les autres

Qu'est ce qui se passe en ce moment dans le domaine de l'innovation musicale, hein? c'est la question du matin :

-L'artiste Elisa Tovati (Mercury/Universal) est disponible en bluetooth (ou plutôt ses vidéos), opération de marketing ciblé géolocalisé via les bornes bluetooth installées au Zénith le 6 juillet (signé mobilevent)

-Vu sur Ratiatum, Warner lance un double CD vierge avec pochette, avec un code d'accès à l'intérieur permettant d'accéder à du contenu exclusif en ligne du groupe Residents, à graver ensuite sur les 2 CDs vierges (Do Your Own Compile)

-Chez P. Astor, on apprend qu'il existe un agrégateur de contenus de centaines de sites musicaux, appelé Hype Machine. Il analyse les noms d'artistes les plus postés/blogués ou cités, et fournit un top 10 (ou comment déceler les tendances en écoutant les prescripteurs de goûts musicaux)

- Chez Florent, on apprend que le groupe toulousain Les Bubblies vendra son prochain album sur clé USB !

- On attend l'ouverture du site monkiosque.fr pour le 30 juin, et qui devrait permettre de "consulter certains de nos magazines en version numérique enrichis de contenus sonores et vidéos et découvrir en grandeur nature notre presse de loisirs". La plateforme/moteur de recherche musicme est partenaire du site pour fournir les liens musicaux sortant des magazines en ligne.

- ET ENFIN, LANCEMENT DE KEOPZ, nouvelle plateforme de musique libre et indépendante. Zik2zik explique que : "Kéopz est une plate-forme de la musique libre et du téléchargement gratuit afin de promouvoir les artistes qui ont librement choisi de diffuser leur musique en respectant les licences de diffusion Creative Commons, qui leur permettent de conserver leurs droits d'auteurs sur leurs oeuvres, tout en autorisant les internautes à les écouter, les télécharger et les copier. A la différence des autres sites de musique en ligne déjà existants, Kéopz a choisi de se démarquer en proposant le meilleur de la musique libre à travers une sélection pertinente et de qualité."

"Très attendu, la version 3 (v.3) de Kéopz apportera une évolution non négligeable, voire une révolution, qui est le téléchargement gratuit et légal, tout en rémunérant les artistes avec les revenus publicitaires générés par le site."

L'écosystème de la musique libre

Au regard du foisement actuel autour de la musique libre, j'essaie d'attirer l'attention sur plusieurs portes d'entrée sur un univers spontané, et pas forcément ordonné (mais a-t-il vocation à l'être?)

J'ai l'impression petit à petit que la musique libre, notamment sous licence creative commons est en train de créer un environnement propre avec une nouvelle façon de fonctionner, très ancrée sur les partenariats.

Je vais dresser ici rapidement (pas du tout de manière complète ou sous quelque forme de tri quelconque), un petit panorama de la musique libre, qui va au-delà du simple échange de musique gratuite: petit à petit, les "internautes", "amateurs avertis", "artistes du net", c'est à dire tout ceux qui ne sont pas salariés pour réaliser du contenu en ligne, répliquent petit à petit tous les rôles des acteurs institutionnels de la filière musicale :

- Les "stars" de demain peuvent être découverts grâce à des structures associatives comme par exemple le site musique-livre.org, ou bien grâce aux musiblogs, comme le classement "Top des Nouveaux Talents" du blog zik2zik

Valeur économique potentielle: celle d'un directeur artistique qui a peut de chance de se tromper

- La production d'un objet dérivé peut être supportée en partie par les fans/mécènes: ex l'album Eden Flou de Myassa, ou les sites "Do it Yourself" pour le gravage, comme CDBaby ou lulu, sans parler des autres objets dérivés, comme les concerts enregistrés sur clé USB et remis à la fin du spectacle.

Valeur économique potentielle: un producteur, quand un artiste aura levé assez de fonds pour se faire financer son CD totalement par ses fans (à la Maria Schneider avec l'album "concert in the garden")

- La diffusion/promotion des morceaux peut être supportée par les fans eux-mêmes, voire même par des communautés: exemple les liens bitorrents ou emule pour distribuer les artistes Jamendo via les logiciels de Peer to Peer, on pense aussi aux radioblog comme celle de l'humaniste, aux webradios comme la grosse radio, à la freezic de Bee_eldarion pour écouter la musique libre sur la freebox;
La diffusion des morceaux peut se faire via les podcast, exemple le tout récent blog "au bout du fil" qui podcast un artiste de musique libre par jour; Gros travail réalisé également par le site bnflower;
les clips vidéos peuvent être postés sur les sites comme pooxi.com et toucher un large public

Valeur économique potentielle: se référer au cout de la bande passante, à celui d'un passage à la radio

-  la commercialisation des morceaux de musique libre est un sujet plus complexe (antinomique?), on évoquera plutôt les revenus dérivés de la musique libre, de la valeur de l'expérience musicale, comme les concerts par exemple.

Valeur économique : dépend du succès de l'artiste, ça, ça change pas trop:)

Pour résumer, ma vision de la mutation (explosion?) de la chaîne de valeur musicale, ci-dessous :

Des nouvelles de la musique libre

Au coeur de l'actualité de la musique libre, sous licence creative commons, on trouve un débat intéressant pour l'avenir de l'utilisation de ces morceaux: France 2 utilise un artiste Jamendo pour sonoriser un reportage, sans le citer...

Jeudi soir dernier passe sur France 2 l'émission "envoyé spécial" sur le CPE. L'artiste "L'onomatopeur" reconnait son morceau "Slap Violin" de l'album "Always beating" en arrière plan. Son album est téléchargeable librement sur la plateforme Jamendo, sous licence creative commons, c'est-à-dire:

- Il autorise sa diffusion publique, pour peu qu'il soit cité

- Toute utilisation commerciale doit faire l'objet d'une négociation avec lui

Selon l'artiste, "Les premieres notes de contrebasse sont passées 4-5fois dans le reportage et à la fin vers 47m20 il y a une boucle du morceau de violon et djembé toujours du morceau slap violin", sans avoir été cité au générique, ni prévenu ! Quand à l'utilisation commerciale (qui n'est pas évidente, je laisse les juristes se prononcer), elle aurait dû au moins faire l'objet d'un entretien entre la chaîne (ou la maison de production du reportage), et l'artiste.

Donc d'une part c'est une bonne chose pour la musique libre qu'elle soit utilisée dorénavant par de grands médias. Par contre, il semblerait qu'il y ait une méconnaissance des termes de la licence de la part de la chaîne (plutôt que le souhait à mon avis de réaliser des bénéfices commerciaux sur le dos d'un artiste de musique libre). Un travail d'éducation doit être fait sur le sujet, à mon avis. En tout cas, cette reprise à la télé créé un précédent en France, et il serait intéressant d'avoir l'avis de Melanie DuLong de Rosnay sur la rétribution financière potentielle de l'artiste après ce passage à la télévision...

Vous pouvez suivre cette histoire sur le forum de jamendo, ici, et lire l'analyse de Bee_Human, ici également.

Sinon, pour continuer dans la musique libre, Chrysalide va sortir un bien bon album la semaine prochaine sur Jamendo, intitulé "La chute", sur Jamendo, dont vous pouvez écouter un extrait ici ("Ballade de l'ange de la mort") en exclusivité, ici

A noter aussi la sortie du premier album long d' ...anabase*, dont vous pouvez écouter des extraits directement sur leur site, et lire la chronique et voir le premier clip sur le site de David de Jamendo. ...anabase* nous prépare un roadtrip aux Etats-Unis, dont je ne manquerai pas de vous parler prochainement...

Et sinon, le dernier album que je viens de m'acheter s'appelle "Jalouse", de Jen H Ka, acheté via son site web, une artiste que j'ai découverte sur myspace, une voix envoutante...

Nelly McKay et son aventure P2P

Les réseaux de Peer to Peer se sont emparés du nouvel album de Nellie McKay....alors que Columbia refuse de le commercialiser !

Nellie McKay, est une jeune auteur compositeur dont l'album intitulé 'Get Away From Me" sorti en 2004 enchanta la critique et le public. Il fut commercialisé sous forme de double CD, ce qui est très rare pour un artiste "à ses débuts";

Alors qu'elle vient de finaliser son prochain album intitulé "Pretty Little Head", composé de 23 chansons pour 65 minutes de musique (avec des duos avec Cindy Lauper et K.D Lang), sa maison de disque Columbia (qui appartient à Sony) lui demande de se restreindre à 16 chansons pour 48 minutes de musique.

Elle refuse et se plaint publiquement, donnant sur scène l'adresse email du directeur de Columbia pour que ses fans fassent pression sur lui. Du coup, une semaine avant la diffusion dans les bacs de l'album tant attendu, Columbia fait marche arrière et refuse de le distribuer, alors que des exemplaires promotionnels du CD ont déjà été envoyés aux critiques et journalistes spécialisés. Ces derniers sont enthousiastes, le Magazine "Spin" dit de l'artiste de 21 ans qu'elle est "une satiriste à l'oreille très fine" et que l'album révèle tout son talent artistique. On la compare même à De La Soul.

Du coup, certains MP3s de l'album non commercialisé se retrouvent sur les réseaux de Peer 2 Peer (via les journalistes? l'artiste? l'équipe? la maison de disque?), et les bonnes critiques sur l'album déclenchent du buzz en ligne, se traduisant par un hit sur les réseaux de Pair à Pair...

Autant dire que là encore, Columbia dispose d'un test grandeur nature sur l'intérêt artistique du futur album, et un moyen de tester à moindre frais le succès potentiel de l'album, dans une logique de minimisation des risques financiers...

Source: Wired magazine, February issue

EN EXCLU: 3 morceaux de Lonah

Pas un, pas deux, mais trois extraits du prochain album de Lonah, à écouter jusqu'au dimanche 12! Lonah, c'est plus de 9000 téléchargements, number one sur la plateforme de musique libre Jamendo ! Perso, chui conquis....et j'irai à leur concert le vendredi 24 février au sentier des Halles à Paris (et hop hop, un peu de promo, aussi pour Sam qui fera la première partie)

Voici les trois titres à découvrir :
- Fly me (écoute terminée dimanche 12 à minuit)
- Mr Spock (écoute terminée dimanche 12 à minuit)
- et Neige (écoute terminée dimanche 12 à minuit)

Vous pouvez en découvrir 4 de plus sur le blog de david de Jamendo, ici

A partir de dimanche soir, les liens ne seront plus valides !!

Les Festivals comme découvreurs de talents

Les festivals musicaux fleurissent au 4 coins de la France depuis quelques années. Report des dépenses économisées en CD grâce au P2P? Rôle de découvreur de talents laissé vacant par certaines maisons de disque?

Pour la découverte de nouveaux talents, il semblerait que certaines maisons de disques se retrouvent dans une situation où la prise de risque leur devient de moins en moins possible: 39 contrats sur 118 ont été dénoncés par EMI en France en 2004. En Allemagne, BMG a licencié deux artistes sur trois[1].

Mais a contrario, depuis début 2000, les festivals organisés par des associations de fans fleurissent au quatre coins de la France. Certains connaissent des succès nationaux comme les Vieilles Charrues, obligés d’embaucher 7 permanents depuis début 2000. Le festival « Papillons de nuit » de son côté, organisé à Saint Laurent de Cuves, est devenu en 4 ans la 3^ème manifestation touristique du département. Un des rôles clamé du festival est

« L’accompagnement annuel d’un jeune artiste régional par le biais du tremplin »

 

Et les chiffres d’affluences confirment la qualité grandissante de cette initiative associative : de 9000 festivaliers lors de la première édition en 2001, l’affluence est passée à 15000 en 2002, 32000 en 2003, puis 50 000 en 2004 et 53 000 en 2005 ![2].


Un CDI a même été créé en octobre dernier au sein de l’association Papillons de Nuit. Pas étonnant que des groupes à succès tels que Sinsemilia ou Louise Attaque se soient d’abord fait connaître du grand public via les festivals, donc découverts grâce à des initiatives d’amateurs avertis.


Tendance de fond? Dans tous les cas, petit à petit, avec la création de postes de permanents au sein des associations, on assiste à une réelle professionalisation (au sens de valorisation économique de l'énergie dépensée par les bénévoles) de la découverte des futurs talents; et ceci pour le plus grand bonheur des artistes qui y trouvent une voie alternative de consécration.

 

En outre, cette tendance est confortée par un report certain des dépenses économisées grâce au P2P, vers le spectacle vivant:

Evolution des revenus générés par les ventes de ticket de concerts (source: SACEM/les échos, 4/10/04 in thèse de B. Labarthe Piol. Il s’agit de la vente de tickets pour la catégorie « tournées professionnelles de variété »)

Les artistes en profitent donc pour augmenter leurs cachets : A qualité égale, à notoriété égale, les organisateurs du festival papillon de nuit ont constaté une augmentation très significative des cachets. En un an l'augmentation serait d'au minimum 20%.


Et à côté de ça, en cette période de "DADVSI code", on a des artistes qui prennent la parole et disent que le P2P c'est mal (Bénébar?). Il doit pas faire trop de scène celui là? Trop éloigné de son public?

Merci à Nicolas Lemarchand de Papillons de Nuit pour les infos, et à An pour l'idée.

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[1] http://www.lexpress.fr/info/economie/dossier/disque/dossier.asp

[2] Source : Nicolas Lemarchand, administrateur du festival, contacté par email

Musique-libre.org, presque 2millions de téléchargements

Un an après l’ouverture du site musique-libre.org, et le passage haut la main du millionième téléchargement (1,8 millions en 341 jours), Bituur_esztreym (sec’ gé) dévoile certains secrets de la plateforme, et partage avec vous ses coups de cœur.

 

 

Alban : -Les chiffres clés du site?

 

Musique-libre.org : Nous sommes le 1er janvier 2006, le site a été lancé le 22 janvier dernier : l'archive compte à l'heure où j'écris plus de 3700 morceaux, de 410 groupes et 53 labels, soit 407 heures de musique, dont 194 albums complets : Ce qui fait 1832244 téléchargements en 344 jours, un rythme actuel de 500 000 télechargements, sans oublier plus de 1 300 000 podcasts.

Les musiques présentes sur le site sont diffusées sous licences libres, 16 différentes actuellement dont la LAL et les diverses CC.

Enfin le site compte 370 000 visites, 50 000 par mois depuis novembre, plus de 1 500 000 pages vues.

 

 

Alban: - Groupe le plus téléchargé? combien de fois? j'ai l'impression qu'on ne peut pas télécharger, c'est ça?

 

Musique-libre.org : On peut télécharger et écouter / streamer et podcaster.
Nous venons d'implémenter un top 10 mensuel. c'est la chanson de Sam, Télécharger c'est illégal (de la compilation NoDADVSI Mix Contest), qui est en tête actuellement.
Les groupes les plus écoutés et télechargés sont Delgarma, Flat Ed, Ictus et Lilliput Orkestra.
Le morceau Bora Dumhet, de Delgarma, a été écouté 11 740 fois et téléchargé plus de 2 400 fois.On peut télécharger par morceau, mais aussi les albums complets.

On peut écouter par morceau et aussi par playlist (groupe, label, style ; bientôt on pourra se constituer ses propres playlists)

 

 

Alban : -Sur quoi repose le filtre "les 10 plus aimés"? les notes, les critiques?

 

Musique-libre.org : C'est une moyenne des notes et critiques, par exemple, les quatre plus aimés sont Bora dumhet par Delgarma, 9.5/10 de moyenne sur 12 notes, Bebert par Ictus, 8.8/10 sur 11 notes, Teletambores de Guarapita, 9,8/10 sur 5 notes et 24 hours par Flat ed, 9/10 sur 8 notes.

 

 

Alban: -Comment les visiteurs améliorent-ils l'usage et le contenu du site?

 

Musique-libre.org: Les retours sont très nombreux, questions et discussions sur le forum, par email ou par courrier. Par exemple certaines fonctionnalités comme les messages que l'on peut envoyer aux musiciens depuis leur page sur le site, ou l'annonce de concerts : c'était prévu, mais aussi vivement demandé, et apprécié dès que mis en place.

Différents projets égalements sont nés sur le site, plusieurs visiteurs/membres se lançant ensemble. Le dernier en date étant bien sûr la compilation No DADVSI Mix Contest. (ndlr : écoutez le titre de Sam, il déchire…). Lors des manifestations auxquelles l'association musique-libre.org est présente, nous sommes très heureux des rencontres qui se produisent dans ces occasions.

 

 

 

Alban: -Sais-tu si certains artistes libres arrivent à vivre de leur musique? si oui, comment?

 

Musique-libre.org: C'est comme pour les artistes "pas libres" !! Blague à part, qu'un artiste diffuse sous licence libre ou par le système classique de gestion collective, la possibilité de vivre de sa musique repose plus sur les concerts, les tournées et spectacles que sur la vente de disques, qui n'est jamais le seul revenu. "Copyright" ou "copyleft", un groupe peut vivre si sa musique rencontre un public et lui plaît.

Certains des musiciens présents sur musique-libre.org n'ont pas d'autre activité, Godon par exemple. Ce sont surtout les concerts, et ils viennent aussi de faire plusieurs résidences.

 

 

Alban: -Y-a-t-il des success story (concerts/tournées remplies, gagnant d'un prix, repéré par un label)

 

Musique-libre.org: Godon déjà cité. Je pourrais citer aussi Half Asleep : l'exemple est un peu "inverse" : il s'agit d'un groupe et d'un label, Unique Records, déjà connus et remarqués, qui ont choisi de diffuser le nouvel opus, « (we are now) seated in profile » en Creative Commons by-nc-nd. Le cd est téléchargeable sur le site d'Unique Records et sur musique-libre.org, il est en vente via les réseaux classiques, le distributeur La Baleine, et même à la FNUC...

 

 

Alban : -Vouloir faire découvrir le maximum d'artistes est-il incompatible avec un classement et un tri ?

 

Musique-libre.org: Bien sûr que non. musique-libre.org n'est toutefois pas un label ni un webzine. Mais si l'équipe place chaque mois deux artistes et un label "à la une", le site est plutôt une "archive", avec l'ambition de présenter le catalogue le plus large possible de musique libre disponible en ligne.Musique-libre.org est une "vitrine" de plus, un lieu d'exposition et diffusion de plus pour les artistes qui peuvent profiter de la notoriété et de la visibilité du site.

Ce sont eux d'ailleurs, musiciens ou labels, qui inscrivent leurs titres et leurs albums sur le site, et gardent la maîtrise de leurs pages. Ils peuvent indiquer les liens p2p, les liens pour commander les albums, etc..

Nombre d'entre eux nous font part de leur attachement au site, qui est pour eux un moyen très significatif de diffusion et promotion.

 

 

Alban: -Comment le forum met-il en contact artistes et fans? y a-t-il d'autres moyens d'entrer directement en contact avec les artistes que l'on aime?

 

Musique-libre.org : Cette dimension n'est pas encore très développée c'est vrai. Il nous reste du travail !
Le forum est un lieu de discussions plus générales, où cependant des contacts se nouent, entre artistes aussi : le projet "Hip-hop domain" est ainsi né sur le forum.
Il est possible de contacter les artistes via leur page, en leur envoyant un message ; nous allons développer encore cette partie du site (un système de dons pour soutenir les artistes va entrer en service également).

Les concerts étant le lieu par excellence de rencontre avec un artiste, nous travaillons à des outils du site basés là-dessus, pour permettre les contacts directs.

 

 

Alban : -Ton artiste préféré?

 

Musique-libre.org : Mon artiste préféré est nombreux... Blotch, Vincent Bergeron, Muwei, les artistes du label dub Jahtari récemment arrivé... (enfin du dub ! ;) ...
Il y a aussi des labels dont j'aime bien l'ensemble du travail, comme Another Record, Test Tube, ou Arterija, petit label ukrainien récemment entré.

 

 Alban : -un dernier mot?

Musique-libre.org: Juste pour signaler quelque chose qui nous tient à coeur: notre contribution de l'association au Livre blanc sur le P2P :

http://musique-libre.org/docs/P2P_livre_blanc.pdf

dans le cadre : 1. de notre mission d'information du public et 2. des débats sur le projet de loi DADVSI et ce qu'il a de dangereux et mauvais

Merci Bituur_esztreym (par email), Musique-libre est en train de devenir une véritable bibliothèque musicale, une sorte de mémoire en constante efferscence ! En 2006, cap sur les 10 millions de téléchargements !

Ce soir, je vais à l'assemblée Creative Commons

Ce soir, c'est l'assemblée Creative Commons France : rendez-vous pour entendre les spécialistes des licences libres expliquer notamment les derniers développements de ce droit d'auteur souple et pratique. Comptez sur moi pour vous en faire le récit dans un prochain post

Detail de l'évènement :

"Un an après le lancement des contrats Creative Commons en France (ndlr: autorisant l'échange libre d'oeuvres artistiques, notamment via les réseaux Peer To Peer), nous invitons les utilisateurs et utilisateurs potentiels des contrats Creative Commons et tous les acteurs de la culture libre à dresser un bilan des usages et à débattre des perspectives.

Programme : jeudi 17 novembre à partir de 18h, entrée libre

1. Bilan et perspectives par l'équipe Creative Commons France :
Danièle Bourcier, François Déchelle, Mélanie Dulong de Rosnay

2. Partage d'expériences, discussion et propositions du public :
* Modèles économiques : vente de supports, dons, création de valeur ajoutée, négociation de contrats complémentaires, modèles associant accès libre et accès a travers des transactions commerciales...
* Questions juridiques : gestion collective, droit moral, statut de la preuve, futures versions des contrats, utilisation des options "Pas d'Utilisation Commerciale" et "Pas de Modification"...
* Utilisation des outils Creative Commons par la communauté artistique, la recherche, l'éducation, la presse, le tiers secteur, les données publiques...
* Communication : participation au site web, supports de communication, événements et conférences...

3. Musique live: écoutez, dansez, copiez!
Dj Dakat aka ElectronX
http://musique-libre.org/static.php?op=musiqueIndex.php&npds=-1&group=Electron+X
Enregistrement sur clé usb ou baladeur à la fin de la soirée.

Lieu :
CIUP Cité Internationale Universitaire de Paris
Salon Honorat
17, boulevard Jourdan
75014 Paris
http://www.ciup.fr/comment_venir.htm

Pas d'inscription préalable. Entrée gratuite
Possibilité de dîner au restaurant universitaire (environ 7 euros), une
pause sera prévue dans la soirée.

En partenariat avec :
la Conférence Européenne sur les Systèmes Complexes, remerciements à Paul
Bourgine et Geneviève Tual du CREA, Ecole Polytechnique
musique-libre.org"

J'y serais !

Myassa : du gratuit qui paie PARTIE 2

La suite de l'interview de Myassa (cf posting précédent), qui n'hésite pas à jongler entre tous les modèles économiques. De la difficulté d'atteindre un équilibre avec que du gratuit, et de trouver son public rapidement avec que du payant...

5/ Tes meilleures sources de bouche a oreille?

Le blog Myassa.net est un forte source de bouche à oreille grâce notamment à la plate-forme de blog HautetFort sur laquelle nous sommes. Après, nous devons toujours trouver de nouvelles idées pour intéresser nos fans et attirer un nouveau public : la vidéo, les photos, les textes des chansons, les influences et parcours musicaux des membres de Myassa....

Après, je placerais par ordre d'importance : Jamendo, BnFlower, La Grosse Radio , Zik2Zik puis tous les forums des webradios et des webzines.Sans oublier les concerts. Nous espérons porter un grand coup lors de notre 1ère partie d'Astonvilla le 2 décembre prochain.

6/ Sur les plateformes/sites internet ou votre musique est diffusee, quels sont les benefices que vous retirez de chacune

Pour les 3 premiers, nous bénéfiçons d'un public élargi qui nous suit, nous aide et participe à l'aventure Myassa. Notre visibilité y gagne et les concerts se multiplient (en tout cas en Ile-de-France). Mais je dois dire que nous avons encore beaucoup de travail. Cette stratégie finit par stagner, surtout quand nous cherchons un développement plus important comme vivre de notre musique, tourner dans toute la France, vendre notre album "Nouvel Air?!"

Ce dernier n'est pas distribué librement car il résulte d'un an et demi de travail et d'argent. C'est un choix que nous faisons en fonction de nos projets comme devenir professionnels. Nous voulons arrêter de mixer petits boulots et musique. Cela finit par nous compliquer la vie notamment pour les concerts.

7/ Votre dernier album vient de sortir, et tu m'as confié que le bouche a oreille marchait bien: des exclus a nous donner?

Pour l'instant, je peux vous dire que nous avons signé un contrat avec Wild Palms pour la diffusion de l'album "Nouvel Air?!" sur les plate-formes Virginmega, Fnacmusic et Itunes. Nous avons des pistes pour être distribué à la Fnac et chez Gibert Musique. Mais je ne préfère pas divulguer trop d'informations avant d'avoir des confirmations. Surprises surprises.

8/ Ayant fait un don pour votre groupe via la plateforme Jamendo, j'ai eu le plaisir de retrouver mon nom sur la pochette du CD, une raison de plus pour laquelle j'ai achete le CD: que penses-tu de cette personnalisation a grande echelle?

La question se pose. Nous l'avons testé à notre échelle et je pense que nous étions les 1ers. Ce ne fut pas un réel succès vu le nombre de dons. Et beaucoup se sont moqués de nous avec cette initiative : "qu'est-ce que nous en avons à faire d'être sur le livret?", "woua, vos fans vont être trop contents!!!!" Beaucoup d'ironie. Mais nous avons persisté. Et nous sommes très fiers de l'avoir fait. (ndlr! ben, moi, cette personnalisation m'a donné une enième raison de plus pour montrer la pochette à tout mes amis, et donc parler du groupe encore plus, et faire venir deux potes au concert à la scène Bastille...)

9/ Une derniere remarque a partager?

Le "Nouvel Air?!" vient d'arriver et tout est à reconstruire. Nous en sommes tous conscients.

Je pense que tout le monde doit se mettre autour d'une table pour discuter de l'avenir de la musique : les professionnels, les artistes, la Sacem, CC, Art Libre, les nouvelles plate-formes de musique libre. Tout le monde essaye de se tirer dans les pattes. Il faut mettre les expériences de chacun en commun pour créer un nouveau système. Et chaque intermédiaire peut avoir sa place en fonction du choix de l'artiste : professionnel ou amateur.

et je conclurais par ceci : venez nous voir en concert, vous ne le regretterez pas !!!!!

Alban: Merci Fred, pour avoir déjà fait deux concerts de Myassa, ça vaut le détour...AstonVilla, Myassa en première partie, je suis sur les rangs !

Bumcello entre accès libre et payant

Bumcello, un groupe pourtant pas en creative commons, propose tout son nouvel album en écoute (streaming) sur internet !

Bumcello m'indique Julien P, ce sont des artistes bien connus: les deux membres principaux, Cyrille Atef et Vincent Segal sont respectivement les batteur et violonceliste de -M-

Sorti le 24 octobre sous le label indépendant Totoutard, leur nouvel album "Animal sophistiqué" est disponible en streaming ici pendant une semaine. Rares sont les groupes d'une telle envergure proposant l'intégralité de leur album à l'écoute. On trouve donc petit à petit un mélange des modèles entre gratuit (ou plutôt accès libre) et payant. Le test, c'est à dire la pré-écoute de la musique, semble considéré de plus en plus un élément décisif pour déclencher l'acte d'achat. Un flux streaming, ça se pirate. Mais les vrais fans ne se contenteront sans doute pas d'une telle qualité médiocre, d'où le peu de risque "industriel" pris par le groupe. Les autres, qui n'auraient pas acheté le CD, s'en contenteront sans doute...

A venir avant la fin de la semaine, l'interview de Myassa, groupe mélangeant CD et MP3, gratuit et payant, dons et vente...

La belle histoire « numérique » du groupe Lonah

Le public a parlé : Lonah est plébiscité sur les plateformes BnFlower, Zik2zik et Jamendo. Numéro un Jamendo depuis mai dernier, leur album « Pièces » peut se targuer d’être le mieux noté et le plus échangé (6000 téléchargements de l’album comptabilisés, hors échanges directs de pair à pair). Histoire d’une aventure numérique comme on aime se les entendre raconter… Eric et Raphaëlle, les deux visages de Lonah, vous expliquent leur succès.

Je vous conseille de lire cette histoire en écoutant leur meilleur morceau à mes yeux : « artistes » Download 01_Artiste.mp3

Eric écrit, compose, produit et interprète. Il s’occupe également de la promotion du groupe. Raphaëlle écrit certaines paroles et les chante toutes. Ensemble ils créent un monde « cosmique », d’électro-pop-rock. En décembre 2004, Douze morceaux formeront l’univers Lonah. Eric lance à ce moment le site internet du groupe, lonah.net, et partage sa musique sous licence creative commons , autorisant le libre téléchargement. Produire un objet CD ne fait pas partie des projets du groupe. Disséminer et diffuser leur œuvre en fait partie.

 

Sa première initiative dans ce sens consistera à poster fin 2004 les morceaux sur audiofanzine, un webzine français réputé pour l’expertise de sa communauté en matière de qualité sonore. Les critiques des membres sont assez dures mais très constructives, incitant Eric à réenregistrer complètement les morceaux avec du matériel différent. Eric postera plus de 280 messages sur ce site, des questions, des conseils, ou des informations sur son travail. Le talent est certes nécessaire à la diffusion des œuvres, mais la qualité sonore joue au moins autant.

 

Début 2005, l’album « pièces » est donc remasterisé. La promotion commence vraiment en contactant par email des webzines, ce contenu éditorial prescripteur en matière de goûts musicaux. S’ensuis souvent l’envoi de CDs gravés avec un travail graphique élaboré. Le taux de retour atteint difficilement 30%. L’originalité sonore, picturale et littéraire du groupe finira par payer, avec deux chroniques de webzine en mars 2005 : adecouvrirabsolument.com et lecargo.org. Mais cette exposition génèrera au maximum une centaine de visites supplémentaires. En parallèle, Eric s’active sur des forums spécialisés comme revolutionrecords, se fait chroniqué par culturelibre.net et se fait référencer notamment sur wikipedia , abc-du-gratuit.com et autoproduction.net. David de Jamendo découvrira le groupe grâce à ce dernier site, et leur propose de s’inscrire sur leur plateforme.

 

En mars 2005, Lonah s’inscrit donc sur Jamendo. Jamendo leur permettra d’utiliser les outils de Pair à Pair pour que leurs œuvres s’échangent plus facilement et plus rapidement. Lonah fait ainsi la home page du site, en tant que nouveauté, pendant quelques jours. C’est suffisant pour sortir du lot : Le talent aidant, les excellentes critiques s’accumulent, notamment de la part des pairs et autres artistes. Depuis mai 2005, Lonah est le groupe le plus téléchargé et le mieux noté sur Jamendo. Raphaëlle et Eric tiennent à cœur de répondre aux commentaires : ils donnent l’impression de trouver un écho, partager sa subjectivité, ou simplement d’inspirer une émotion. C’est le premier vrai dialogue avec le public, gratifiant, valorisant et épanouissant, en attendant la scène. Les fans contactent directement le groupe par email pour les encourager. A ce jour, 5 mécènes soutiennent le groupe, 3 via les dons Jamendo, 2 directement via le compte Paypal du site. Eric les remercie régulièrement avec des previews exclusives, et des photographies prolongeant l’univers vibrant du groupe.

 

En mai 2005, Lonah crée « flower_lonah » sur Bnflower, afin de rentrer en contact avec des « bee » qui l’aideront à disséminer sa musique. Bee_Yozin fera la promotion de Lonah en homepage de son webzine pendant un mois. Bee_eldarion participera au buzz en diffusant la musique du groupe via son blog. Bee_Human conseillera Lonah sur la création de son blog et sa personnalisation. Aujourd’hui Lonah atteint environ 40000 occurrences dans google, dont des skyblogs, des sites familiaux, un public potentiel atteint là où il se trouve.

 

En juin 2005, Believe, la plateforme de téléchargement payant pour les jeunes talents, repère le groupe. Believe leur propose un contrat d’exclusivité pour la mise à disposition sur sa plateforme de téléchargement payant : Lonah refuse et choisit la libre diffusion. Un mois plus tard, Lonah s’associe à Zik2Zik . Zik2Zik promeut un petit nombre de jeunes talents, triés sur le volet. Associé au blog generationmp3.com, ce tout nouveau musiblog fédère une communauté diverse et impliquée dans la musique numérique. Lonah voit notamment dans Zik2zik et leurs contacts parisiens une opportunité pour décrocher des dates et des scènes sur Paris.

 

Depuis début septembre, la diffusion continue : Lonah est rentré dans les lyberty charts avec leur titre « visage d’ébène », et sont diffusés continuellement sur des webradios comme mochi mochi et la reputée grosseradio. Demain sans doute le groupe s’inscrira-t-il également sur musique-libre.org, afin de prolonger son rayonnement sur la toile.

Nous sommes en octobre 2005, Lonah est prêt à regarder son public dans les yeux. Il l’a trouvé en moins d’un an. Tout seul, avec nous.

 

Propos recueillis par Alban Martin