Ce visage vous dit peut-etre quelque chose ? alors, c'est que:
- vous êtes ou avez été étudiants au celsa
- vous avez regardé le grand journal récemment
- vous avez lu la 4ème de couverture du livre "Jeunes de tous les âges, unissons-nous"
Il s'agit surtout et avant tout de Maxime Verner, en passe (en lui souhaite) de devenir le plus jeune candidat aux présidentielles de la 5ème république
Ayant eu M. Verner comme étudiant, et l'ayant revu la semaine dernière après sa première collecte de signatures, il était indispensable de vous parler de lui et son initiative.
Dans la rubrique "à propos" de son blog, on découvre qu'il est né près de Lyon en 1989 (il aura 22 ans le 11 septembre). A 16 ans, il fait du porte à porte pour aider les gens à s'inscrire sur les listes électorales
A 18 ans, il est le plus jeune candidat aux élections municipales, à Bron (40 000 habitants). Pas d'héritage militant ou politique dans la famille de M. Verner, juste l'envie d'en être.
En début d'année, il se bat pour ramener l'âge légal pour candidater au poste de président de la république à 18ans. Effectivement, comme il l'explique, à partir du moment où l'on peut voter, pourquoi ne pas être potentiellement éligible, sinon, on instaure une citoyenneté à deux vitesses, qui n'est pas constitutionnelle. Le récit du vote de cette loi est d'ailleurs épique, avec ses aller-retours entre le sénat, l'assemblée nationale, le président de la république et le conseil constitutionnel. Une première victoire selon moi qui permet à ce jeune candidat de se familiariser avec les rouages de la démocratie ; c'est son premier fait d'arme surtout.
Sur la base d'un livre programme, appelé "Jeunes de tous les âges, unissons-nous", il part chercher les 500 parrainages. A date il en a plus d'une centaine ; Mais comme il me l'indique justement "le plus dur n'est pas d'en avoir 500, si tu peux en avoir 1, tu peux en avoir 500". Il faut juste du temps, du terrain, de la pédagogie.
N'ayant pas (encore) lu son ouvrage, le meilleur atout de M. Verner selon moi est sa fraîcheur d'esprit. Pas de longue tirade où on s'écouterait parler, pas de leçon, du vécu avant tout, et un grand enthousiasme. Familier des nouvelles technologies, M. Verner n'est pas non plus le "candidat de l'internet". Il n'est pas non plus le "porte-parole" de la jeunesse, mais indique plutôt être un "porte-voix", nuance déterminante.
Pour lui, se présenter aux élections n'est pas forcément "espérer" être président. Mais plutôt peser et influencer le pouvoir en place via ses prises de position relayées par les medias, grâce à son status de plus jeune candidat à la candidature. Il n'est ni de droite ni de gauche. Les lecteurs familiers de Rosanvallon trouveront ici une attitude typique de la "contre-démocratie".
Sur la forme de la communication de M. Verner, on notera également l'application du précepte de Seth Godin, auteur à succès de livres sur le "marketing viral" : pour réussir une communication virale, il faut l'angler de la manière à être "le plus..." de quelque chose ou "le premier à..." faire quelque chose. Etre le "plus jeune" candidat est un atout parmi les autres, identifiable, simple à communiquer de bouche à oreille, tout en étant remarquable, au sens premier du terme.
Comme l'a très bien démontré Céline Braconnier dans "La démocratie de l'abstention", une grande partie de l'électorat, potentiellement jeune et abstentionniste, ne connait ni les programmes, ni les nuances entre droite et gauche (extrait d'interviews tiré du livre : "Je vote toujours à gauche, d'ailleurs, cette fois-ci, j'ai voté Chirac") Par contre, nombreuses sont les personnes à définir les candidats par leur aspect physique ("j'ai voté pour le gros barbu" etc). Dans une logique de communication, et en phase avec la cible première de M. Verner, être le plus jeune candidat, avec une apparence vraiment spécifique, est également un atout.
Pour conclure, cette candidature (qui, j'espère, va devenir réalité via 500 parrainages) serait un vrai apport démocratique. Les études montrent notamment la difficulté des "jeunes de tous les âges" à rentrer dans le "jeu démocratique", c'est à dire à habiter la démocratie française, avec leurs idées, l'envie "d'en être", de se projeter, de comprendre comment ça marche. Certains se tournent rapidement par dépit ou méconnaissance vers des votes extrêmes, destructeurs potentiels du système incompris (saviez vous que le FN était le parti qui proposait la plus jeune moyenne d'âge dans ses candidats, toutes élections confondues?).
Un tel candidat pourrait les réintermédier, les aider à rentrer dans le costume d'électeurs, voire même d'élus, dès le plus jeune age. Une démocratie qui ne tourne "qu'avec et pour" des personnes de 45-60ans (la population qui vote le plus en France) ne peut être "durable", au sens de projets de société à horizon 20 ou 30 ans, avec cette touche d'utopie et d'ambition qui caractèrise la jeunesse.
Alors, pour l'aider, on envoie tous une lettre à son maire pour qu'il parraine Maxime :)
Mon nouveau professeur qui parle de mes anciens professeurs.
Rédigé par : sylvain | 31/08/2011 à 21:30