Bon, et bien, on dirait que le ministère des finances et du budget embrasse de plus en plus le participatif dans son fonctionnement (peut-être car il s'agit du ministère le plus proche du secteur privé, qui a compris depuis quelques années déjà l'intérêt de faire appel à la communauté pour optimiser son fonctionnement?)
Le site lance un appel à contribution, auprès de la population étudiante (donc pour vous aussi chers étudiants du CELSA:), afin de definir comment, en 2020, l'administration pourrait s'améliorer sur les 4 points suivants:
- l’adaptation des missions de l'état aux défis du XXIe siècle
- la simplification de la relation avec l'usager
- l’amélioration de la qualité des services
- l’optimisation de la gestion des administrations
Les partenaires du secteur privé sont : microsoft, lepoint, syntecconseil en management, ce qui permet de donner un ancrage très concret à une problématique, qui sinon, pourrait être trop fantasque (2020, c'est loin...). Je trouve aussi important, pour le succès d'une telle opération, que l'Etat ait fait l'effort de bien de cadrer ce concours et d'en expliciter au maximum les règles, et s'engage à ce que les finalistes puissent défendre leur idée devant Eric Woerth lui-même, c'est à dire au plus haut niveau de l'Etat, là où les décisions se prennent vraiment. Enfin, un espace de promotion avec visuels, bannières, affiche à imprimer permet de transformer les personnes intéressées en promoteur du concours, toujours dans la logique de s'appuyer sur la communauté et de s'en remettre, en partie à des tiers pour cette initiative.
Après, comme le pointe Andrea DiMaio de Gartner, on regrette le format des contributions: "Each submission is required to be “format A4, type .doc or .odt, 2 cm margin, font Arial size 12, simple spacing”, maximum two pages in the first phase and ten in the second phase." ==> que faire des idées qui pourraient se modéliser sous forme multimedia, vidéo ou bien site web? En outre, seules les soumissions en langue française sont recevables, alors qu'il aurait été intéressant d'ouvrir à l'étranger, afin de faciliter les transferts de bonnes idées. Je ne l'auraispas recommandé dans d'autres domaines, mais comme on se situe surtout dans l'optimisation de process, je ne vois pas de problème associé. De même, on aurait pu aussi ouvrir à différentes catégories, en plus des étudiants: PME, chercheurs etc...
En tout cas, comme le dit Andrea DiMaio, la France s'en sort plutot bien au niveau européen: "It also proves, once again, how far behind Europe is on all this. But – for sure – French are much better off than some of their colleagues elsewhere: at least they are trying something new, while – say – Italians are still stuck with certified email boxes and electronic identity cards "
Comme lui, je ne peux qu'encourager à tester ces nouvelles formes d'activité, notamment à petite échelle et sur des sujets dépolitisés, pour commencer:)
L'initiative est intéressante. Tout comme l'est ensemble-simplifions. Le problème commun de ces deux initiatives, c'est qu'on est très loin de sentir qu'elles s'inscrivent dans un mouvement général qui tendrait vers une gouvernance 2.0.
Disons qu'elles viennent dans un contexte où ces problématiques sont abordées, témoignent d'un intérêt de certains au sein deu gvt pour ces questions, mais sont menées beaucoup trop marginalement (sur le fond et sur la forme) pour constituer une véritable avancée.
J4ai peur que comme dans une majorité d'actions politiques de ce type (à droite comme à gauche) on soit surtout dans de la com'.
Rédigé par : Cedric_o | 09/12/2009 à 22:38
Bonjour Cédric,
Merci pour ta remarque. Je te confirme que pour l'instant, ce genre d'initiative est plutot l'exception qui confirme la règle, et pas l'inverse:) On est loin par exemple de l'open government tel que vient de l'annoncer B. Obama http://cocreation.blogs.com/alban/2009/12/la-directive-dobama-sur-lopen-government-vient-de-sortir-et-elle-est-pas-mal.html
Il n'y a qu'à voir l'organisation du débat en ligne sur l'identité nationale pour sentir de l'amateurisme (voire meme l'opé de com dans certains cas) dans cette approche.
Après, je suis convaincu que certains ministères iront plus vite que d'autres ( à défaut d'une forte volonté dans les plus hautes sphères dirigeantes à la tête de l'Etat) : du coup, ça risque de balbutier beaucoup, d'expérimenter, à nous de distribuer les bons points pour que les bonnes initiatives deviennent la règle?
Rédigé par : alban | 10/12/2009 à 08:25
En fait, il est très probable que l'e-administration progresse plutôt vite malgré les freins administratifs.
Pour ce qui est de l'e-democratie (et en son seing l'open gov), c'est un tout autre débat, car elle touche à la nature même de la fonction des élus. Qui plus est, la "pression citoyenne" est quasi absente. en tout cas beaucoup moindre que quand il s'agit d'aller faire 2 heures de queue pour récupérer sa carte d'identité plutôt que de la faire par internet (pour caricaturer).
La vigilance des early adopters est un aiguillon fort utile, mais j'ai peur qu'on butte là sur un conflit des générations et des cultures qui mette un certain temps à se régler.
Rédigé par : Cedric_o | 10/12/2009 à 13:23
Effectivement Cédric, tout à fait d'accord avec toi ! je le fais aussi remarquer à la fin de ce billet:
"je ne peux qu'encourager à tester ces nouvelles formes d'activité, notamment à petite échelle et sur des sujets dépolitisés, pour commencer:)"
==> dès qu'on va toucher à des pouvoirs, et pas à des process, ça sera tout de suite plus compliqué....
Rédigé par : alban | 10/12/2009 à 14:28