Comment innover dans le domaine des plateformes de téléchargement? les éléments dont je dispose à ce jour m'amènent à la conclusion suivante:
- Une partie de l'argent qui n'est plus dépensée pour découvrir un artiste (grâce/à cause des plateformes musicales gratuites comme youtube, google vidéo, dailymotion, yahoo music, radioblog ou même les réseaux P2P...) se reporterait directement vers les concerts. Ensuite, si le concert a plu, alors on achète le CD ou la sonnerie ou le T-shirt. Ou bien, le process est plus court: radio, puis téléchargement P2P pour découvrir les autres titres, puis achat de CD.
Dès lors, les dépenses marketing des maisons de disque profitent dans un premier temps à d'autres activités. Alors que ces dernières se rémunèrent sur les CDs, le téléchargement "légal" et les sonneries. Ou bien ils considèrent ces canaux de ventes cloisonnés (souvent pour cause juridique de partage de droits). En dehors des développements de partenariats type universal/spiralfrog ou bien SonyBMG+UM+Warner avec Youtube pour être rémunéré en amont du process, ne peut on pas imaginer la chose suivante :
- Si on part du postulat que téléchargement (légal ou pas, force est de constater que le téléchargement devient gratuit de plus en plus légalement), spectacle vivant, et CD/sonneries/T-shirts sont étroitement liés
- Alors, question de répartition des droits mis à part dans un premier temps, pourquoi ne pas proposer une plateforme avec une formule d'abonnement à 60€/mois (!) ou autre prix à fixer après étude, proposant la location (voir même download) à volonté au format MP3 du catalogue des majors + 2 places de concert au choix par mois + un CD et une sonnerie par mois. Cette formule pourrait être modulable au choix en plus de CD par mois mais moins de places de concert etc....On peut imaginer même la vente du baladeur MP3 à 1€ dans ces cas là.
Les ventes croisées ticket+précommande d'album au format MP3 sur iTunes ont très bien marché pour Depeche Mode et Eminem par exemple...Autre élément en ma possession, certains festivals augmentent de 20% le prix des places par an (ex: les papillons de nuit) car les artistes exigent chaque année de plus gros cachets et comme l'affluence des festivals ne désemplie pas, au final, le public reporte une partie de son budget zik sur le vivant.
Cette proposition mériterait de vérifier le postulat de départ (médiation du P2P dans le process+ non cloisement entre CD, Radio, Concert, MP3). Il suffirait d'interroger 1000 personnes avec les questions du style: allez-vous à des concerts? si oui, avez-vous commencé par télécharger l'artiste ou acheter le CD (ou entendu à la radio)? avez-vous acheté le CD ou une sonnerie après? Je pense qu'on y verrait encore plus clair...En tout cas, une telle plateforme serait une vraie innovation !
J'avais calculé qu'en 2005 j'ai dépensé plus de 3500 euros en concert. La plus part des groupes, je les ai découvert sur internet.
Rédigé par : astro | 04/12/2006 à 12:20
Analyse très intéressante, logique et qui me plait .. Discordance, ça sonne bien pour le nom d'une nouvelle plate-forme innovante, nop ? .. hihi
Rédigé par : kyra | 04/12/2006 à 13:00
BIen que myspace revendique environ 120 millions de membres, "seulement 30 à 40 millions seraient des vrais utilisateurs actifs".Les autres seraient des essais de la part de personnes, des tests pour voir comment ça marche qui s'arrete au bout de quelques jours ou semaines.
Rédigé par : MrKiwi | 04/12/2006 à 21:22
Très très intéressant comme suggestions!!!!!!!!!!!!!
Borey
Rédigé par : Borey | 04/12/2006 à 21:32
Effectivement, la tendance est très forte pour l'événementiel qui représente une part croissante du revenu de l'artiste. Cette proposition est très intéressante; elle implique un changement de business model pour passer d'une proposition où l'on fait payer pour l'accède à du contenu, vers une proposition où l'on fait payer pour l'expérience autour d'une (co)création, d'un contenu. Ce matin même j'ai publié un billet sur mon blog en utilisant le cas de Cirque du Soleil qui tire un gros profit de son contenu, mais principalement après exposition du client à l'expérience Cirque du Soleil...
Dans le domaine de la musique Jamendo (www.jamendo.com) propose quelque chose qui se rapproche du modèle de téléchargement légal illimité gratuitement pour les particuliers et contre paiement pour les utilisations commerciales de musique. Jamendo organise les droits sous licence Creative Commons et gère la répartition sur base individuelle directement calculée à partir de l'utilisation effective de musique dans les contextes payants...
Cet espace est absolument fascinant!!!
Rédigé par : alex | 04/12/2006 à 23:20
excellente idée qui renforcerait le nb de concerts et de fait la rémunération des artistes !
peut-être qu'enfin on pourrait arrêter d'avoir un "vrai" travail pour palier aux conditions précaires d'un artiste en France !
Alban président ;)
lol
Rédigé par : David J | 05/12/2006 à 07:44
Lancée comme cela, l'idée est séduisante, mais je pense qu'elle n'est pas viable.
Premier point, de détail, la location au format MP3 n'a pas de sens : une fois que l'abonné aura téléchargé un titre au format MP3, puisqu'il n'y a pas de DRM, il n'y aura pas d'expiration du titre, ce qui fait que l'on n'est plus dans la location. Si la musique est fournie au format MP3, alors elle ne peut être qu'achetée.
Deuxième point, aucune offre ne peut faire l'économie de l'interrogation sur la répartition des droits : cela reste à ce jour la question fondamentale pour la musique. Mais dans une formule de location de la musique, avec un système de DRM approprié, cette question peut être résolue, notamment en comptabilisant les parts de marché respectives des artistes dans le service de location considéré.
En revanche, cela n'a pas de sens pour les concerts. En effets, si les prix des CD se valent globalement, un CD valant entre 12 et 19 euros, collectors exceptés, les prix des places de concerts sont par contre beaucoup plus dispersées : de 20 euros pour un quasi-inconnu, à par exemple 200 euros pour Charles Aznavour. On ne peut donc déjà pas raisonner en termes de part de marché, et il faudrait faire subventionner les places de concert les plus chères par les places les moins chères : les artistes les moins connus en seraient doublement pénalisés. Sauf évidemment à mettre toutes les places au même prix, ce qui n'est pas envisageable.
Un dernier point : on ne peut pas ainsi mélanger, au sein d'une offre par abonnement, de la musique numérique, bien non rival, avec des places de concert, bien rival : il n'y a pas homogénéité, hélas !
Rédigé par : Patrick | 10/12/2006 à 23:44