On peut voir une menace dans l'accès libre à ses contenus, comme le font les maisons de disque. Ou bien on peut au contraire capitaliser sur cette accès pour donner envie d'aller plus quoi, comme de posséder le contenu, en lui donnant une valeur additionnelle par rapport au simple accès. C'est la stratégie des éditeurs de jeux-vidéo.
Ainsi les éditeurs de jeux vidéos offrent-ils donc souvent l’accès à leurs produits sans obligation d’achat, afin de favoriser la transparence et l’interaction avec le public : des niveaux entiers sont proposés gratuitement pour tester les jeu. On trouve également de nombreux tests dans des magazines spécialisés, des vidéos, captures d’écran ou encore de l’information exclusive permettant aux acheteurs potentiels de se faire une bonne idée avant d’acheter. Cette technique commerciale se révèle de plus en plus répandue, basée sur la confiance et les échanges avec le consommateur potentiel.
L'initiative de Nintendo en Chine est révélatrice de la nouvelle attitude
adoptée face aux failles de protection des droits d'auteur. Nintendo a lancé en
2004 une nouvelle console appelée l'iQue, distribuée exclusivement en Chine, le
grand pays où le piratage et la revente ne sont pas réprimés par la loi. En
Chine, 9 jeux vendus sur 10 sont piratés.
Nintendo a donc décidé de se
lancer sur ce marché avec jeux déjà rentabilisés, provenant de la Nintendo 64
plutôt que de la Gamecube. La console s’appelle le iQue, ce qui signifie
« le jeu des dieux », et est vendue à moins de 60 dollars. Elle est
composée d’une unique manette se branchant directement à la télévision. Une
mémoire flash, incluse dans la manette, sert à stocker les jeux qui n’existent
pas sur support physique. Il suffit d’aller dans un « dépôt iQue »
avec sa carte mémoire pour transférer le jeu à une borne interactive, moyennant
5 dollars. A l’avenir, les clients pourront directement télécharger les jeux
sur internet, tout comme développer leurs propres jeux copiables sur la mémoire
flash. Afin de minimiser les risques industriels dûs au piratage, le système
d’exploitation de la console peut-être mis à jour à distance, afin de combler
certaines failles potentielles.
Les fabricants de jeux-vidéo ont su proposer de nouvelles solutions afin de satisfaire les nouvelles aspirations des utilisateurs. Rajouter un port USB à la PSP répond au souhait des joueurs de personnalisation au maximum de leur expérience ludique, via des jeux développés "homebrew"[1] par exemple. Mais il a fallu concilier ce nouveau rôle offert aux joueurs avec des problématiques de sécurité et de gestion de nouveaux risques industriels.
Au lieu de répondre à la transgression des droits d'auteur en proposant une alternative de moindre valeur, les éditeurs de logiciels répliquent en proposant des fonctionnalités supplémentaires et une nouvelle valeur. Il s'agit d'un accompagnement du changement de paradigme économique. A l'inverse des majors qui proposent moins de fonctionnalités que le « piratage » et donc moins de valeur, notamment à cause des DRMs.
Sony applique ainsi cette
théorie. Sa nouvelle console portable, la PSP, est mise à jour régulièrement
via son port USB. Cette fonctionnalité permet d'accompagner les demandes des
utilisateurs : un navigateur internet a ainsi été proposé au téléchargement
suite aux nombreuses demandes. Les nouvelles versions du système d'exploitation
rendent la PSP évolutive, et permettent de contrer les brèches ouvertes dans la
machine lorsqu'elles représentent un risque industriel trop important.
Ainsi pour profiter de nouveaux services, l'utilisateur doit installer la mise à jour, qui corrige en même temps certaines brèches. La mise à jour 2.5 du système d’exploitation permet aux utilisateurs de PSP d’accéder à la télévision à distance[2]. Sony a ajouté dans la version 2.6 un lecteur de fil RSS pour suivre les nouvelles des blogs, ainsi que la compatibilité avec des formats musicaux supplémentaires[3]. Le jeu WipeOut sur PSP quant à lui invite les joueurs à se connecter sur le site officiel pour télécharger des voitures et des circuits supplémentaires. Autant de fonctionnalités accessibles uniquement aux possesseurs d’une version non pirate du jeu.
[1] "Homebrew" renvoie à des jeux amateurs, fait "à la maison"
[2] Caractéristique appelée « LocationFree player »
[3] Les fichiers .wma peuvent dorénavant être lu sur la PSP
Ainsi, et selon ton idée, proposer du contenu ou des fonctionnalités supplémentaires permet d'encourager les acteurs dans la voie de la légalité.
A l'heure actuelle, on ne peut toujours pas accéder au livret qui accompagne normalement un CD lorsque l'on achète de la musique sur un kiosque en ligne. Les DRM devraient inclure paroles et artworks... ce qui serait un casse-tête de plus pour le naissant projet Moebius!
Rédigé par : Sébastien Kleinhans | 16/05/2006 à 10:49
Bonjour Alban,
C'est Phil qui m'a parlé de ton blog. J'aime beaucoup ton billet. Je travaille actuellement à mettre en place un projet de service en ligne pour la musique qui reprend exactement cette philosophie. Ca me fait plaisir quand je croise des avis qui me conforte dans une certaine que je me fais de la vente en ligne.
Rédigé par : Slone | 16/05/2006 à 15:46
est ce que je peux telecharger des jeux, musiques, video sur ma psp gratuitement ? si oui comment et sur quels sites?
Rédigé par : boj | 30/08/2006 à 23:59
essaie par là : http://www.psp-generation.com/ et surtout là : http://www.yourpsp.com/psp/psp.html
Rédigé par : alban | 31/08/2006 à 00:08