A lire sur le site de l'IRMA, 3
questions sur la DADVSI et la copie privée, à Jean-François Dutertre,
Eric-Marie Gabalda, Christian Paul et votre serviteur.
IRMA : " Nous avons
interrogé Alban Martin, auteur du livre intitulé : « The Entertainment industry
is cracked, here is the patch ! » et animateur du blog : cocreation.blogs.com,
Eric-Marie Gabalda, membre de www. musique-libre.org, et Jean-François
Dutertre, Délégué général de l’Adami et Christian Paul, Député PS, membre de la
commission culturelle.
« La guerre technologique fait rage, c’est un super méga carnage ». Pour
paraphraser Jean Leloup dans sa chanson « 1990 », c’est le constat que d’aucuns
font dans le cadre du débat DADVSI qui pose
comme fondamentale question : Y a-t-il une alternative au tout libre comme au
tout protégé ?
Questions à quelques acteurs des musiques actuelles, qui rêvent d’un autre
monde."
Extrait de l'article :
Quelles solutions (forcément intermédiaires) sont à prôner
pour que ce projet contente l’ensemble du secteur ?
Jean-François Dutertre : « Nous considérons que
le texte actuel de la loi contient une menace pour l’avenir de la copie privée,
est inapplicable [...], n’apporte aucune réponse à la faiblesse des
rémunérations constatées sur les exploitations en ligne.
Sur la question des échanges, nous
persistons à promouvoir la nécessité de créer un espace rémunéré de copie
privée sur Internet, en définissant les copie autorisées et interdites, via une
redevance payée par les fournisseurs d’accès à Internet. D’autres solutions
(taxation des FAI pour alimenter un fonds de soutien à la production, etc.)
sont avancées par certains ayants droit qui ont pour défaut majeur d’ignorer
les intérêts directs des artistes interprètes. A terme nous pensons que cette
loi n’endiguera en rien le phénomène des échanges entre particuliers et qu’il
faudra bien trouver une solution pour compenser le préjudice subi par les
ayants droits... et donc qu’on reparlera de la "licence globale" sous
une forme ou sous une autre. »
Sons de cloches assez similaires
chez musique-libre.org : « Avec les DRM [...] ces industriels
se tirent une balle dans le pied. Les DRM ont de nombreuses conséquences
concrètes, [...] et globalement ce sont des outils anti-concurrentiels,
qui ne gênent - c’est un comble ! - que les consommateurs honnêtes, qui
achètent un produit à la qualité dégradée.
En comparaison, la musique libre
est de bonne qualité, vendue à des prix compétitifs, avec un schéma de
répartition qui profite aux artistes (c’est souvent du 50% / 50% minimum entre
l’artiste et le label, contre 61cts pour la maison de disque et 3 cts pour
l’artiste sur les plateformes commerciales [...] et l’amateur de musique est sûr de pouvoir partager
sa musique : il peut la disséminer, la faire connaître autour de lui, ce qui
est quand même une meilleure démarche commerciale que de suspecter, morigéner,
poursuivre ses clients. »
Il faut [...] "trouver un
compromis permettant de faire financer en partie la création par
l’Internet" comme le propose Christian Paul. "En échange de ce
financement, les usages que l’on ne saurait empêcher à moins de porter des
atteintes insoutenables, au respect des libertés individuelles et à la vie
privée, doivent être légalisés. Je pense bien sûr ici aux échanges non
commerciaux entre les individus.
Dans le même temps, il est
essentiel de permettre à l’innovation de se déployer. [...] La puissance
publique doit être, au moins dans un premier temps, un facilitateur de la concertation
entre les différents acteurs."
D’ailleurs comme le rappelle Alban
Martin : « Afin de contenter l’ensemble de la filière musicale, qui
inclut à mes yeux les internautes, qui ont un rôle de plus en plus actif dans
la création de contenu, la distribution et la promotion des artistes, il
faudrait encourager les initiatives « privées », c’est à dire individuelles,
dans un cadre communautaire bien défini. [...] Un bon moyen serait
d’autoriser l’appropriation du contenu que l’on paie, au travers d’un droit
d’auteur progressif, inspiré des licences creative commons. On transformerait
les fans en autant de créateurs potentiels prêts à diffuser le contenu qu’ils
aiment, et pourquoi pas aussi prêts à partager les fruits qu’ils récoltent de
leurs créations dérivées.
[...] Une bonne partie des artistes ont notamment peur de ne pas voir les
revenus dérivés (générés aux quatre coins du monde) partagés avec eux. Ne
peut-on pas imaginer une société de gestion collective, type Sacem, adaptée aux
contenus autoproduits, aux remix, et aux licences libres ?
wow :-)
c'est clair que chaque maillon de la chaîne compte ... pas évident de contenter tout le monde, mais le débat avance, c'est cool.
Rédigé par : kyra | 11/04/2006 à 15:45