Avec tout ce qui s'est passé cette été, et dans l'optique de préparer la conférence sur le P2P de jeudi 8 septembre place de la Bastille, je fais le point sur les annonces de l'été qui me semblent être de réels changements:
La musique en ligne s'est trouvée de nouvelles sources de revenus on dirait, preuve qu'internet peut être un vrai relai de croissance pour la musique. Voici quelques initiatives qui ont retenu mon attention:
- Perl Jam, groupe signé par une major, va commercialiser l'enregistrement de ses concerts à venir directement via son site, sans intermédiaire, sans DRM. Sans doute pour favoriser le bouche à oreille autour de ses concerts et faire venir plus de monde?
-Johnny Hallyday, tout comme le groupe hollandais De Jeugd Van Tegenwoordig, va proposer son prochain single d'abord sur mobile sous forme de sonneries. D'autres groupes comme dEUS mettent leurs nouveaux single en vente d'abord sur iTunes, ici. Quand la musique se diversifie et s'adapte aux besoins variés des fans: et si au bout de 3 mois, le morceau devenait entièrement libre et gratuit pour les réseaux P2P?
- Des podcasts "non professionels" lèvent des fonds privés, comme celui d'Adam Curry qui va toucher 9 millions de dollars. A quand les internautes amateurs rémunérés pour faire découvrir de la musique indépendante à grande échelle?
- Enfin Warner Music lance un e-label sans album, pour artistes du "web", posant un nouveau pont entre le monde de la musique libre sur internet, et la musique des majors. Ce e-label pourrait sortir jusqu'à 3 single par an d'un artiste à potentiel, notamment via les plateformes payantes. L'artiste garderait également ses droits d'auteur. Un lien entre creative commons et copyright?
J'ai l'impression qu'on avance vers une hybridation des modèles économiques, des liens naissent petit à petit entre le libre et le copyright traditionnel, entre le gratuit et le payant, entre le net et le "brick and mortar", l'amateur et l'institutionnel. Qu'en pensez-vous? d'autres exemples? d'autres analyses?
La nature trouve toujours son chemin. Après le chaos du début, voici celui de la reconstruction et de la sagesse.
Je pense, comme d'autre, que ce n'est pas la technologie en elle même (comme toujours) qui a réellement perturbé le système, mais tout simplement son essoufflement face à de nouvelles attentes qui a précipité l’évolution .
On aura toujours besoins d’artistes, de producteurs, de maisons de disques, etc. sauf que, maintenant, il va falloir intégrer plus en amont le « client ».
Voilà sans doute, la moralité de cette histoire.
Rédigé par : Charles | 06/09/2005 à 22:40
Pour ma part, je dirais que la vente des enregistrements de concerts comme Pearl Jam le fait est une bonne idée, mais que c'est aussi une bonne idée à encore creuser. Je m'explique. Par rapport à l'enregistrement d'un album, le coût d'un enregistrement d'un concert est négligeable, du moins s'il n'y a pas eu de remastering dans la foulée. Pour des groupes comme Pearl Jam, qui ont une visibilité très forte, l'idée peut marcher. Pour des artistes indépendants, je pense que cette idée est à creuser, mais dans le sens du gratuit. Et toujours sans DRM, félicitations P.J.! Parce qu'on a tous à gagner à acheter un album, je pense qu'on a tous à gagner à pouvoir librement disposer d'un enregistrement de concert.
Rédigé par : Sébastien Kleinhans | 07/09/2005 à 10:36
C'est ce que le groupe Myassa va faire le 16 septembre à La Maroquinerie grâce à Jamendo. Cette initiative sera un test de redistribution gratuite de l'enregistrement du concert sur clé USB ou lecteur mp3.
Le mieux est de venir voir si ça fonctionne.
Rédigé par : Fred | 08/09/2005 à 12:37