Merci pour les commentaires sur mon post précédent sur le "Business To Peer To Peer To Business" (B2 [P2P] 2B). Vos réflexions me poussent, à juste titre, à préciser un peu plus ce concept.
- Tout d'abord, le fait de passer par les réseaux P2P pour tester la popularité d'un artiste n'est pas forcément un pré-réquis (j'imagine mal tester la popularité du prochain White Stripes sur emule). Comme le fait remarquer Fred, le passage par la case "P2P" a plus de sens pour de jeunes artistes, si tenté qu'ils arrivent à obtenir une certaine visibilité sur ses réseaux. Néanmoins, en observant l'activité sur les réseaux P2P, les Majors arrivent à tirer des classements d'artistes avec le vent en poupe, à des fins marketing: l'accord entre Nielsen Entertainment et BigChampagne va dans ce sens là
- Quand à utiliser le P2P pour diffuser des hits déjà certains, ça serait plus dans une optique de seconde vie, remise aux goûts du jour d'un ancien titre phare, en laissant les fans le remixer avec de nouvelles sonorités, plus dans le vent. D'ailleurs, de nombreux groupes dont les black eyed peas ou Jay Z mettent à disposition de leurs fans les enregistrements a capella de certains tubes, pour faciliter les remix, le buzz, et le maintien en vie de leurs titres...
Dans tous les cas, je suis d'accord pour dire que le P2P n'est pas un passage obligé dans tous les cas; il s'agit plutôt d'un nouveau moyen de considérer les clients non plus comme de simples "Consommateurs" (B2C), mais comme des partenaires économiques à part entière.
Après la lecture des deux posts et des commentaires.C'est vrai que comme tu le soulignes Alban le P2P peut être un outil de découverte mais dans les faits il sert surtout à rechercher des titres connus. En général le point d'entré est un moteur de recherche.On tape le nom d'un artiste ou le titre de la chanson, pour découvrir les artistes en développement ce n'est pas l'ideal.Je crois que tu as parlé sur ton Blog de systèmes P2P qui proposent de partager des listes communes, ça c'est mieux, mais c'est très peu utilisé dans les faits. Le rapport de l'internaute au P2P est souvent très consumériste et très egoiste. Il se sert du gratuit en grande quantité sans se soucier du financement de l'oeuvre artistique, parceque c'est du système D (cher aux français)et surtout parce qu'il y a d'autres factures à payer... ce qui me fait marrer d'ailleurs dans la position psycho rigide de certains adeptes des campagnes de moralisations c'est que tu as des familles où ce sont les parents carrément qui incitent leurs enfant à télécharger parcequ'ils douillent déjà les factures de portable et qu'ils ne peuvent plus suivre ! ;-)
Ce que je veux dire c'est qu'il ne faut pas trop angeliser l'utilisateur de P2P .Moi je préfère les communautés virtuelles qui présentent des musiciens peu connus comme Audiofanzine ou musique-libre.org (ou le regretté mp3.com).
Ensuite il me semble qu'il existe un problème mathématique dans ta démonstration.Si tout est gratuit la chaîne complète c'est B2 P2P 2B P2P.Le producteur a investit dans une prod qui est distribuée gratuitement sur le P2P.Admettons qu'elle soittransformée par les internautes apportant une valeur ajoutée à l'oeuvre, même si le buisness récupére le mix il est immediatement dispo gratuitement sur le P2P à nouveau, résultat en terme de retour sur investissement de cette chaîne economique : zero.
Alors en effet il faut admettre que l'on ne fait plus d'argent avec la musique.Et que c'est irremediable car on n'arrêtera plus le P2P et que l'on ne peut pas interdire le mp3.Alors comment financer les productions ? Tu donnes une piste interessante quand tu parles des contrats de carrière englobant tous les revenus dérivés. Mais il faudra egalement mettre à la vente de nouveaux produits dérivés compatibles avec le P2P tout en motivant l'acte d'achat. Le mérite du P2P dans sa perversité, c'est qu'il aura de force, ramené la musique dans le domaine public et permis ainsi aux licences de type Creative Commons d'emerger et de s'imposer comme une necessité économique.
Rédigé par : philaxel | 29/08/2005 à 13:03