Etant actuellement en vacances, je réfléchis à de nouveaux exemples pour mon livre (Au passage, l'éditeur que j'ai contacté attend le manuscrit pour courant septembre, faut que je me dépêche...). Petite exclu donc pour les lecteurs de ce blog: je tiens à partager avec vous un nouveau concept, le "B 2 [P2P] 2 B" !
Aujourd'hui, les entreprises qui proposent des services à d'autres entreprises font ce que l'on appelle du "B2B" (Business to Business). D'autre part, Les entreprises qui proposent des produits pour le grand public font ce que l'on nomme communément du "B2C" (Business to Consumer). C'est l'unique alternative: ou on propose des services B2B, ou on fait du B2C. Par exemple, une major fait du B2C. Du moins était-ce vrai jusqu'au Peer to Peer (P2P).
Le P2P ajoute une nouvelle dimension dans la relation entre l'entreprise et ses clients; En effet, le circuit habituel et unilatéral, qui consistait pendant longtemps, pour les Majors, à vendre un CD à un client unique et donné, est obsolète. Le P2P a ajouté une médiation et une nouvelle valeur. On assiste même aujourd'hui au B2 [P2P] 2B. Illustration:
1) La Major vend le CD à un client qui le partage avec ses Pairs via les réseaux P2P(c'est le Business to Peer 2 Peer). Puis ce pair remixe les morceaux par exemple en un nouveau hit. Les exemples de tels succès ne manquent pas, comme le DJ Danger Mouse qui s'est fait connaître en remixant l'album blanc des beatlles et l'album noir de Jay Z. Enfin ce remix fait par un pair pourrait alors être commercialisé par une major (d'où le Peer to Peer to Business).
2) Second exemple: Une major vient de produire un nouvel album, et ne sait pas s'il est assez bon pour être lancé sur le marché à grande échelle. La Major prend l'initiative de mettre les morceaux à disposition sur les réseaux P2P pour tester leur popularité (c'est le Business to Peer to Peer). Les Pairs s'échangent les morceaux, donc le trafic est évalué à des fins marketing. L'album "extraordinary machine" de Fiona Apple par exemple n'est pas encore sorti, mais s'échange sur les réseaux dans des volumes laissant envisager un gros hit. La major récupère les données de ce test à grande échelle auprès des fans (c'est le Peer to Peer to Business), et décide ou non de distribuer l'album.
Le P2P est là, c'est un nouvel acteur économique. En fait, c'est même L'acteur économique principal, à savoir le public. Et la bonne nouvelle, c'est qu'il peut être votre allié. Alors?
Le seul problème, c'est que les majors n'ont pas forcément envie de tester la popularité d'un album sans bénéficier de retour pécuniaire. Voire pas du tout.
Pour la découverte de talents, je suis ok. Par contre, pour la décision de la commercialisation d'un artiste, l'industrie est-elle prête.
Complément à l'article: on a aussi le B2B2C, lorsqu'une entreprise propose un produit à une autre entreprise pour qu'elle le commercialise au grand public.
Rédigé par : Sébastien Kleinhans | 22/08/2005 à 10:28
Effectivement, les majors risquent de tester la popularité d'un artiste, pour rien si au final il n'est pas commercialisé. Mais d'un autre côté, 9CD sur 10 n'atteignent pas l'équilibre aujourd'hui, donc je pense que ça peut aller dans le sens d'une réduction des coûts.
Mais si et seulement si tous les revenus des Majors ne viennent plus de la vente des CDs ou des MP3s. Ce qui est en train de se passer, car les maisons de disque deviennent progressivement des maisons de "musique", avec des contrats avec les stars ressemblant aux contrats des joueurs de foot (cf Robbie Williams)
A suivre donc...
Sinon, bien vu pour le B2B2C...
Rédigé par : alban | 22/08/2005 à 11:10
Le concept n'est pas nouveau : c'est du B2B2C (aussi appelé marque blanche)... Le concept à d'ailleurs fait les grandes heures de l'internet. Donc rien de nouveau de ce coté la.
Ensuite les Majors utilisent déjà ce procédé depuis longtemps. La Fnac c'est aussi un peut du B2B2C (on découvre aussi de nouveaux talents à la FNAC... certains mêmes sont signés chez des Marjors !-). Aujourd'hui à l'ère numérique c'est plutôt avec des services de types Mashboxx, PeerImpact que le B2B2C va prendre naissance (essors ?).
Autre question, l'industrie, plutôt une Majors, à t'elle vraiment besoin de l'outil P2P pour lancer la découverte de nouveaux talents ? Si on ajoute à ça, le taux d'équipement et les usages (le P2P selon slyck c'est 10 millions de personnes, bien faible au regard du nombre de consommateur de musique), l'outil n'en reste pas moins marginal. En dehors de quelques exemples récurrents sur la découverte d'artistes via le P2P (très peut en fin de compte - Le cas Fiona Apple que tu cite aujourd'hui c'est plus un problème de négociation entre elle et sa maison de disque...), si le P2P est un outil certe efficace pour diffuser de la musique, peut t'on en dire autant pour la découverte d'un artiste ? Car sans orienter les gens ca semble difficile...
Le P2P est un outil très intéressant pour les indépendants, artistes libres... qui trouvent dans ce canal un moyen de distribution peut coûteux, rapide, efficace et si la chance sourie un moyen de se faire connaître et éventuellement après la chance de vendre son contenu. En est'il de même pour une Majors ?
Rédigé par : Fred | 23/08/2005 à 00:50
Les Majors vont-elles réellement utiliser sur le P2P pour diffuser des hits? Rien n'est moins sûr: les caractéristiques techniques du P2P c'est justement compte tenu de la dématérialisation et des économies de coût en découlant, de pouvoir exploiter ce qui ne peut l'être dans un espace physique, je vous renvois pour tout ça, à la Queue Longue (beaucoup mieux expliquer sur http://longtail.typepad.com/)
En tout cas, bravo pour votre blog. Alban c'est quoi le contrant Robbie Williams, je n'ai pas de data là dessus.
Adso
Rédigé par : Adso | 23/08/2005 à 11:41
@adso :
bien vu pour la long tail.
Pour les détails du nouveau contrat d'EMI avec Robbie Williams, c'est mentionné ici : l’express du 21/6/04, « le disque craque », par gilles médioni : http://www.lexpress.fr/info/economie/dossier/disque/dossier.asp
Rédigé par : alban | 23/08/2005 à 14:22